BOTANIQUE ET ANTHOPOLOGIQUE
Caractéristiques Botaniques et Anthropologiques:
L’Ayahuasca est une boisson psychoactive faite par la cuisson de deux espèces végétales distinctes utilisées lors de cérémonies ou rituels religieux, connue par les Incas après Huayna Cápac.
Une des plantes est la liane scientifiquement nommée Banisteriopsis Caapi, et l’autre est un arbuste de la famille des rubiacées nommée Psychotria Viridis. En quéchua, les plantes sont connues comme Mariri, le nom de la liane, et Chacruna ou Chacrona, le nom de l’arbuste. Dans la même langue, le nom de la boisson est Ayahuasca – vin des esprits, des âmes, des morts ou des ancêtres.
La boisson est faite des deux plantes mises en macération ou bouillies, avec di-vers degrés d’épuration et de concentration. Les plantes sont connues sous d’autres dénominations parce qu’elles sont utilisées depuis des temps immémo-riaux, dans divers territoires, et par diverses nations indigènes séparées par de grandes distances, différences culturelles et linguistiques.
Selon Schultes, Richard Evans, and Raffauf, Robert F. – The Healing Forest: Medicinal and Toxic Plants of Northwest Amazonia (1990); Portland, OR: Dios-corides Press – au moins 42 noms indigènes sont connus pour cette potion utili-sée par au moins 72 tribus indigènes du bassin amazonien.
L’ancienneté de l’usage de l’Ayahuasca se perd dans la préhistoire. D’un usage régio-nal millénaire, centré en Amazonie Occi-dentale, son usage s’est plus récemment étendu à toute l’Amérique du Sud, princi-palement grâce à la préservation de cette coutume par les indigènes et les métis malgré l’incessante répression culturelle depuis les débuts de la colonisation. Beau-coup de ce qui se pratique et de ce qui est connu de l’Ayahuasca vient de l’observation et de la connaissance empirique accumulées par les indigènes.
L’usage de ces plantes par les métis a généralement lieu dans le cadre de l’ethno-médecine et suit les principes généraux de l’usage traditionnel des natifs (usage chamanique) avec des modifications et des ajouts selon les divers sys-tèmes de croyances religieuses importées par la colonisation, principalement le spiritisme, le christianisme, la maçonnerie et les cultes africains.
Le mouvement initial dans le sens d’une expansion mondiale de l’utilisation de l’Ayahuasca a eu lieu grâce à l’intérêt général pour des raisons ethnologiques, et à l’expansion des grands mouvements religieux syncrétiques du Brésil, orga-nisées autour de l’utilisation de l’Ayahuasca comme sacrement, les principaux étant le «Santo Daime» – le plus ancien – et «l’Union du Végétal (UDV)», entre autres dénominations.
Il est intéressant de noter que l’Ayahuasca a été utilisée depuis des siècles par des milliers de personnes. Une telle période de test dépasse de beaucoup les normes d’études appliquées pour l’approbation de drogues et de médicaments. Dans la majorité des cultures amazoniennes, jusqu’à aujourd’hui, l’Ayahuasca occupe culturellement un rang élevé au côté de «plantes maîtresses» (Pro-fesseurs ou Intructrices) comme le Peyotl.
Pendant les vingt dernières années, la littérature contemporaine, socio-anthro-pologique, pharmacologique et populaire a débattu de manière significative sur les diverses dimensions et sur l’usage de l’Ayahuasca, du point de vue culturel, chimique, psychologique et spirituel.